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Le cannabidiol est communément appelé CBD. Il s’agit d’un composant du chanvre (essentiellement de l’espèce « Cannabis Sativa L ») qui semble offrir des vertus thérapeutiques. Certains scientifiques effectuent des recherches sur la potentielle utilisation de la molécule dans la lutte contre des maladies diversifiées. Cependant, en l’absence de résultats définitifs, la molécule est actuellement utilisée de manière récréative. Découvrez la définition du CBD ci-dessous.
Avant-propos concernant l’aspect médical du CBD : le CBD n’est en aucun cas abordé sous un angle médical sur ce site, mais traité sous un angle purement informatif. En aucun cas, la consommation de CBD ne peut se substituer à un traitement médical.
Définition CBD
CBD est l’acronyme de CannaBiDiol.
Techniquement parlant, le cannabidiol (CBD) est un cannabinoïde présent dans la plante de chanvre. La plus couramment utilisée étant la plante Cannabis Sativa L.
Contrairement à certaines idées préconçues, il semblerait que le cannabidiol ne soit pas nocif. Les autorités scientifiques s’accordent sur le fait qu’il ne s’agirait pas d’une drogue, et par conséquent, ne créerait pas d’addiction.
Le CBD ne doit pas être confondu avec le THC (tétrahydrocannabinol), également présent dans le chanvre, à des taux de concentration différents en fonction du type de chanvre. Contrairement au CBD, le THC a des effets psychoactifs. La molécule de THC est illégale en France. En effet, cette molécule éveille la méfiance des autorités sanitaires puisqu’il s’agit d’une drogue et que c’est elle qui provoque la sensation de « planer » propre à l’usage du cannabis.
Aujourd’hui, la communauté scientifique porte toute son attention sur le CBD en raison de ses possibles applications thérapeutiques et de la possible absence d’effets psycho actifs. Des expériences encourageantes ont déjà été menées, mais restent insuffisantes pour tirer des conclusions définitives.
Voir aussi : Les effets du CBD sur notre corps.
L’histoire du CBD
L’histoire du cannabidiol remonte à 1940. À cette époque, la molécule a été isolée pour la première fois. Cependant, ce n’est qu’en 1963 que la structure et la stéréochimie de la molécule ont été clairement déterminées.
Issu de la plante du nom latin « cannabis sativa », le CBD intéresse les scientifiques depuis le début des années 2000. À cette époque, un certain nombre d’applications thérapeutiques ont été observées. Cependant, toutes les variétés de cannabis n’ayant pas les mêmes taux de CBD et de THC, il a fallu patienter longtemps avant d’avoir des données fiables. Aujourd’hui, de nombreuses études se poursuivent afin d’identifier les applications réelles de la molécule de CBD.
Un peu de chimie
Le cannabidiol est une matière insoluble dans l’eau, mais soluble dans la graisse et les matières organiques.
D’un point de vue purement chimique, le cannabidiol se classe dans la famille des terpenofenoles. Ces substances se caractérisent par une structure carbocyclique formée de 21 carbones.
La forme moléculaire du CBD est C21H30O2. Son poids moléculaire est de 314,4636. Son expression chimique est (2-6-isopropenyl-3-methyl-2-cyclohexen-1-yl)-5-pentyl- 1,3-benzenediol.
Ces particularités physiques sont d’avoir un point de fusion à 66 °C et une ébullition à 180 °C. Sa cristallisation est rougeâtre.
Comment est produit le CBD ?
Produire du CBD est relativement simple. Cependant, seul un laboratoire sain et contrôlé peut procéder à ce type d’extraction et de production. En effet, les taux moléculaires dépendent de chaque variété de chanvre. Par conséquent, seul un laboratoire disposant des outils adéquats peut véritablement connaître les différentes concentrations. Il est donc fortement déconseillé de procéder soi-même à la fabrication de cannabidiol.
Les différentes formes de CBD
La molécule du cannabidiol existe sous diverses formes. Celles-ci, en raison du procédé de leur fabrication, sont plus ou moins sécuritaires pour le consommateur.
Comme nous vous l’avons précisé, il existe différents types de chanvre. Chacun possède des concentrations moléculaires qui lui sont propres. Ils proposent donc des effets très différents sur le cerveau.
Les graines de CBD
Les graines CBD regroupent les différentes espèces de chanvre ayant un taux de cannabidiol élevé. A contrario, les graines de chanvre classique produisent du cannabis impropre à la revente. En effet, ces proportions de THC et de CBD ne correspondent pas à ceux en vigueur pour des usages thérapeutiques ou récréatifs.
La fleur de chanvre
La fleur de chanvre est communément appelée marijuana. Ce sont donc les herbes produites par le chanvre qui contiennent les molécules cannabinoïdes. Leur taux de CBD est déterminé par la sous-espèce de chanvre choisi. Il faut donc que le cannabis soit issu d’une plante comportant un taux de cannabidiol plus élevé que celui de THC.
La distinction des différentes fleurs de cannabis est impossible à l’œil nu. Elles arborent les mêmes couleurs vertes ainsi que les mêmes propriétés physiques.
Les huiles aux CBD
L’huile CBD est extraite à partir du chanvre. Il est extrêmement compliqué de procéder à une telle préparation à domicile. Dans tous les cas, l’huile CBD se doit de posséder une concentration minimum de 10 à 20 % de molécules cannabidiol.
Les e-liquides CBD
Le e liquide CBD permet la consommation du cannabidiol via une cigarette électronique. Pour le confort de l’utilisateur, la molécule est associée à du propylène glycol, de la glycérine végétale et des arômes. Pour un e-liquide, il existe deux types de CBD. Le CBD Full Spectrum, sous forme d’huile, incluant d’autres molécules que le CBD, également présents dans la plante de chanvre Cannabis Sativa L. Toutefois, afin de garantir un taux de THC inférieur au seuil maximal autorisé par l’Union européenne, la majorité des fabricants utilisent des cristaux de CBD. Il s’agit de la forme la plus pure de CBD actuellement disponible sur le marché. Le cristal de CBD est obtenu à partir d’une deuxième extraction (la première permettant d’obtenir l’huile de CBD de type Full Spectrum). Il est aussi possible, comme pour un e-liquide à la nicotine, de faire son propre e liquide CBD, à l’aide d’un booster de CBD.
Les autres produits
Pour répondre aux demandes du marché, le cannabidiol est également disponible en cristaux à ingérer, compléments alimentaires, huiles alimentaires, produit à infuser, en cire ou même en crème.
Les utilisations du cannabidiol
Si la législation française reste trouble quant aux utilisations autorisées du cannabidiol, de nombreux pays l’utilisent déjà comme molécules contre la douleur et l’épilepsie. D’ailleurs, la molécule CBD est présente dans différents médicaments comme : le Sativex, l’Epidiolex et le Cannador.
Les effets du CBD récréatif
Le CBD est essentiellement utilisé pour ses effets de détentes, de relaxation, de décontraction. Pour donner une idée de l’effet ressenti, on pourrait comparer les effets du CBD aux effets d’une séance de sport. L’intensité ressentie dépendra du taux de CBD du produit. Prenons l’exemple d’un e-liquide au CBD pour cigarette électronique, un e- liquide 500 mg sera 5 fois plus puissant qu’un e-liquide 100 mg. L’effet de détente du e- liquide 500 mg sera beaucoup plus important.
Les effets thérapeutiques du CBD
Les effets thérapeutiques supposés du cannabidiol sont nombreux. Au fil des recherches et des analyses, les experts scientifiques lui découvrent de nombreuses vertus. Cependant, bien que prometteuses, les recherches n’ont pas encore délimité de cadre d’action précis. De nombreuses études sont toujours en cours afin de confirmer ou d’infirmer les effets thérapeutiques supposés du CBD. Néanmoins, certains effets thérapeutiques du CBD, provenant de ses propriétés, sont régulièrement cités. Les principaux sont :
- anxiolytique
- analgésique
- antiémétique
- antiépileptique
- antitumorale
- antioxydantes
- anti-inflammatoire
- antipsychotique
- immunomodulatrice
- antibactérienne
- antifongique
- neuroprotectrice
- antirhumatismales
- inductive de rêve
Le cannabidiol et le cerveau
À l’inverse du THC, le CBD n’aurait pas d’effet psychoactif. C’est-à-dire que la molécule ne procure pas de sensation de « défonce ». Elle agit sur d’autres récepteurs du cerveau. Selon les dernières études scientifiques, le cannabidiol semble réguler l’action des endocannabinoïdes. Il s’agit de substances naturellement produites par le cerveau humain. Concrètement, le CBD bloque l’action d’une enzyme. Celle-ci est à l’origine la régulatrice de l’anandamide, un neurotransmetteur qui provoque un effet euphorisant. Cela favorise la réponse innée du corps en termes de production des endocannabinoïdes. Ces études scientifiques tendent également à démontrer que le CBD s’oppose aux actions psychoactives du THC ainsi qu’à ses effets délétères.
Les effets secondaires de la molécule
Bien que le CBD semble prometteur, cette molécule n’est pas totalement neutre.
Le cannabidiol, de par sa composition moléculaire, s’accumule dans les tissus gras. Il impacte donc le fonctionnement du cerveau, premier consommateur de lipides du corps humain. La molécule a également une élimination lente. Sa présence dans le système nerveux reste donc longtemps vivace.
En raison de son élimination lente, le cannabidiol peut entraîner des surdoses. Dans ce cas, des effets secondaires ont été observés. Parmi ceux-ci, les plus représentatifs sont :
– somnolence – diarrhée – baisse de la vigilance – étourdissement
La recherche scientifique
En raison de résultats encourageants précédemment observés, les scientifiques réalisent actuellement des recherches approfondies sur l’utilisation du cannabidiol dans la lutte contre le cancer et certaines maladies neurologiques.
La première observation des effets du cannabidiol sur le cancer date de novembre 2007. À cette époque, des chercheurs californiens ont constaté une régression des métastases de cancer du sein. Selon les recherches effectuées, le CBD pourrait être responsable de la désactivation du gène ID1, un gène qui serait responsable de la propagation des cellules cancéreuses. Par conséquent, la communauté scientifique se pose aujourd’hui la question de l’utilisation du cannabidiol dans le traitement des cancers.
Les scientifiques ont également observé des effets intéressants sur le traitement du syndrome de Dravet. Il s’agit ici de parvenir à contrôler une forme rare et sévère d’épilepsie. Les premiers résultats ont été établis en 2011 et les études se poursuivent avec acharnement. Des tests cliniques sont d’ailleurs en cours puisque la teinture mère de CBD pourrait réduire d’au moins 50 % les symptômes.
Des études scientifiques sont également d’actualité pour étudier les possibles effets thérapeutiques du CBD sur l’arthrite chronique, les maladies inflammatoires ainsi que les douleurs inexpliquées.
Comment utiliser le CBD ?
En fonction de la forme de CBD utilisée, plusieurs moyens de consommation s’offrent à vous. Si la cigarette électronique reste la plus populaire, il est également possible d’infuser ou de manger le cannabidiol.
Vapoter et vaporiser le CBD
Pour vapoter du CBD, il vous faudra acquérir une cigarette électronique ainsi qu’un e-liquide au CBD. Un e-liquide au CBD est généralement disponible sous différents taux. Plus le taux est élevé, plus les effets relaxants du CBD se feront sentir. Il exsiste de nombreuses marques d’e liquide au CBD.
Sous forme d’herbes, le CBD peut aussi être consommé à l’aide d’un vaporisateur de cannabis (à ne pas confondre avec une cigarette électronique).
Fumer le cannabidiol
Le cannabidiol peut aussi être fumé. Il existe des fleurs de CBD, ressemblant en tout point au fleurs de cannabis avec THC. Il faut alors le rouler pour fabriquer une cigarette de cannabis ou plus couramment appelé « joint ». Le CBD peut alors être mélangé ou non avec du tabac classique.
Manger le cannabidiol
Très à la mode, les huiles alimentaires ou autres produits de type complément alimentaires permettent de consommer du cannabidiol. Un certain nombre d’aliments de ce type existent dans le commerce.
Infuser le CBD
Comme pour toutes les infusions à base de plantes, l’infusion au CBD se fait à partir d’eau bouillante. À partir de votre chanvre à haute teneur en cannabidiol, vous laissez infuser le produit séché dans de l’eau bouillante pendant une dizaine de minutes. Différentes recettes à base de CBD en décoction existent aussi.
CBD et légalité
En France, la consommation du cannabidiol est encore plongée dans un certain flou juridique. La situation pourrait être même considérée comme ambiguë.
Sur le territoire français, la possession et la consommation de cannabis sont régies par l’article R5181 du code de la santé publique et dont l’application relève d’un arrêté ministériel du 22 juin 1990.
Ces différents documents stipulent que la production, le transport, la détention, la vente, l’achat ou l’emploi de cannabis sur le territoire national est formellement interdit. Cependant, le tétrahydrocannabinol (THC) est la seule molécule clairement désignée dans le texte. Par ailleurs, l’arrêté ministériel du 22 juin 1990 a été modifié en 2004. Il stipule aujourd’hui que seuls les produits ayant un taux de THC supérieur à 0,2 % sont considérés comme des stupéfiants. Ce sont donc les seuls produits présentant, au minimum, ce taux qui sont interdits.
Le CBD ni légal ni illégal
La consommation de CBD n’est donc actuellement encadrée par aucune loi. Il n’existe, au moment de rédiger cet article, aucun texte qui autorise ou qui interdit clairement le cannabidiol. Pour être complet, nous ajouterons que la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives a publié, le 11 juin 2018, une note interdisant les produits contenant du THC et la communication sur les possibles vertus thérapeutiques des produits fabriqués à base de CBD. Cette note n’a toutefois qu’une valeur indicative.
Le cannabis thérapeutique
La loi française n’a pas encore émis de réglementation définitive quant à l’utilisation du cannabis comme molécule thérapeutique. Cependant, le cannabidiol est d’ores et déjà présent dans certains médicaments. Certains professionnels de la santé n’hésitent plus à le recommander pour soigner ou soulager certains problèmes physiques ou mentaux.
Le cannabidiol, molécule active du cannabis, est sujet à controverse. Si certains scientifiques mettent à jour des vertus thérapeutiques de la molécule, d’autres restent effrayés par l’aspect potentiellement addictif, mais aussi par l’amalgame entre le CBD et le THC qui peut être fait, pouvant banaliser le THC. Le THC est et reste une drogue. Cependant, le CBD pourrait, un jour, être une composante de la médecine pour traiter certaines maladies.